Quatrième partie de notre série “Les coulisses de Sans-Arcidet Paris”. Dans cet article, nous souhaitons mettre en avant l’artisanat malgache sur lequel nous nous appuyons pour la création de nos modèles. Apprenez en plus sur le travail des artisan.e.s et sur nos ateliers.
Je pense que l’artisanat est important pour n’importe quel pays, car il est vecteur de culture et d’identité.
Samuel , co-styliste chez Sans-Arcidet Paris.
L’artisanat du raphia est très important sur l’île, pouvez-vous nous dire pourquoi ?
Je pense que l’artisanat est important pour n’importe quel pays, car il est vecteur de culture et d’identité. Nous sommes convaincus que le travail et la satisfaction du geste bien fait, sont très importants dans une société car l’artisanat permet de lier le passé à sa culture; le « faire » maintenant, et demain en préservant cette identité dans ce qui est à venir. Pour Madagascar nous croyons que l’artisanat est important parce qu’il permettra peut être un jour la relance d’une économie locale, tant dans la production de raphia et de matière première que de produits divers. Aussi parce qu’à mon sens cette île est historiquement un point important dans l’océan indien, peut-être la reconnaissance de son artisanat lui permettra de sortir de son isolement, pour s’ouvrir davantage et de permettre à sa population de prospérer.
Depuis combien de temps les ateliers Kapila existent ?
Les Ateliers Kapila ont été créés il y a 25 ans et beaucoup d’employés de l’équipe d’origine sont encore avec nous, cet atelier s’appelait à l’origine Yatahey qui veut dire tout va bien en Navajo. Le nom et le logo ont été changés quand Corinne à rencontré le peuple Mikea et a été subjuguée par leur mode de vie. Kapila est le mot utilisé par les Mikea pour désigner un récipient en bois creusé avec un couvercle. Il est porté comme un sac à dos et leur permet de recueillir le miel de la forêt sèche.
Combien de personnes travaillent dans votre atelier ?
Cela varie car nous accueillons en plus de nos salariés des travailleurs journaliers et artisans à la pièce mais environ 160 employés fixes et cela double facilement en comptant les artisans à la pièce et encore plus lorsque l’on considère les sous-traitants.
Quels sont les différents postes au sein de l’atelier ?
Nos ateliers regroupent plusieurs corps de métiers : La teinte, à la base de tout nous permettant de nettoyer et teindre le raphia afin de créer les couleurs de nos collections. Ensuite viennent les ateliers crochet et tresse ou les différents éléments en raphia sont réalisés. A ce point notre maroquinerie rentre en action pour créer anses fermoir et différents éléments de finition en cuir.
De la même manière, nous disposons d’un atelier couture pour les doublures poches et accessoires en tissus qui est l’un des seuls postes mécanisés de la production avec certaines machines à l’atelier cuir. Enfin ces différents éléments sont assemblés dans notre atelier finitions ou des mains expertes s’occupent d’assembler et finir nos produits. Et pour terminer tout cela part au contrôle de qualité ou les derniers nettoyages sont apportés avant d’être conditionnés pour partir à Paris où ils seront présentés, sublimés et distribués dans les plus belles boutiques à travers la planète!
Comment sont formés les artisan.es ?
Les artisan.es sont formé.es par nos soins dans nos ateliers. Nous recrutons beaucoup en période de production et dépendant du niveau de la personne elle est affectée à un atelier donné selon les besoins en commandes.
Une fois son affectation choisie, la personne est prise en charge par le chef d’atelier et est appairée avec un artisan expérimenté dans le procédé à réaliser. Il s’ensuit une période d’adaptation de un à deux exemplaires du produit pour se” faire la main”, au cours de laquelle on encadre cette personne pour qu’elle reçoive les bonnes instructions et conseils dont elle a besoin pour réaliser un produit de bonne qualité. De plus, nous offrons la possibilité aux travailleurs journaliers ou à la pièce, d’être engagé en tant que salarié si la personne le souhaite, ainsi elle pourra obtenir un revenu plus stable et se former à des procédés plus complexes qui lui rapportent plus.
Retrouvez prochainement la suite de notre série, avec notre cinquième, sur l’avenir et les projets de Sans-Arcidet Paris.